Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/48

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demanda avec autant de surprise que de mécontentement, les raisons de ce refus. Elle crut qu’il suffisait de lui dire que le chevalier ne lui plaisait pas. Il la badina beaucoup, en l’assurant qu’il n’en croyait pas un mot, d’autant plus que c’était un homme qui plaisait généralement à toutes les femmes ; qu’il était impossible qu’elle trouvât un meilleur parti, quant à la fortune, à la figure et au rang qu’il tenait dans le monde ; que cette alliance serait généralement approuvée, et qu’elle était absolument maîtresse des conditions ; qu’il s’en remettait à elle, et lui ferait tous les avantages qu’elle pourrait desirer.

Cécile le pria de vouloir bien se contenter de la réponse qu’elle venait de lui faire, et à laquelle il lui était impossible de rien changer, et de lui épargner de nouveaux soins qui lui seraient inutiles, puisque le chevalier n’était absolument point de son goût. Pourquoi donc, dit-il, avez-vous témoigné un si grand intérêt pour lui à l’opéra ? Il n’y a personne à Londres qui ne soit convaincu que vous