Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mon attente. Comment cela, s’écria M. Monckton d’un air satisfait. Ce n’est pas la ville en elle-même, répartit-elle, ni sa magnificence, ni ses amusements qui me paraissent inépuisables ; mais ces différents objets, quoique très-nombreux, sont bien futiles et peu attrayants, considérés comme des sources de félicité : par conséquent, si j’ai été trompée dans mon attente, il ne faut pas en chercher la cause bien loin ; c’est plutôt la faute de ma position que celle de Londres. — Serait-il possible qu’elle vous fût désagréable ? — Vous en jugerez vous-même, lorsque vous saurez que, depuis le moment où j’ai quitté votre maison, jusqu’à celui où j’ai eu de nouveau le bonheur de m’entretenir avec vous, je n’ai pas trouvé une seule société, une seule conversation, ou une seule liaison à laquelle l’amitié ou l’inclination ait eu la moindre part, et où mon cœur ait pris le plus petit intérêt. Elle lui fit alors un détail de sa façon de vivre, lui dit combien la dissipation de la famille Harrel était peu de son goût, et