Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/59

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quérir, que le crédit qu’il avait eu précédemment sur son esprit n’était nullement altéré, et que son cœur était encore libre, il fit tomber la conversation sur des sujets plus gais et plus généraux ; observant judicieusement de ne point la dégoûter par des préceptes ennuyeux, ni de l’allarmer par des craintes ou des inquiétudes. Il ne la quitta que lorsque la soirée fut fort avancée, et revint chez lui amplement dédommagé des anxiétés qu’il avait éprouvées, par les consolations que cette longue et satisfaisante conversation lui avait procurées ; tandis que Cécile, de son côté, charmée d’avoir passé la matinée avec sa nouvelle connaissance, et la soirée avec son ancien ami, fut se coucher plus contente de la manière dont son temps avait été employé ce jour-là, qu’elle ne l’avait encore été depuis son arrivée de la province de Suffolck.