Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/79

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l’esprit, elle prit le parti d’entrer en explication à ce sujet, et rappela la situation désagréable dans laquelle il l’avait trouvée, lorsqu’elle s’était retirée pour éviter le spectacle des criminels qu’on conduisait à Tyburn. Réellement ? s’écria-t-il d’un ton qui décelait son incrédulité ; était-ce là l’unique motif qui vous portait à vous arrêter ? Certainement, monsieur. Quel autre aurais-je pu avoir ? Aucun, sûrement, reprit-il en riant ; j’avoue que cet événement extraordinaire m’a paru placé bien à propos. — Bien à propos ! reprit Cécile d’un air étonné. Comment, bien à propos ? Voici la seconde fois de la matinée que je me trouve dans le cas de ne pas vous entendre. Comment entendriez-vous ce qui est si peu intelligible ? — Je m’apperçois que vous avez quelqu’idée qu’il m’est impossible de pénétrer ; car, sans cela, pourquoi serait-il si extraordinaire que j’eusse cherché à éviter la foule et que je l’eusse rencontrée si à propos ? Il se contenta d’abord de rire, et ne répondit