Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/85

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vous étiez occupé, j’ai craint d’abuser de vos moments.

Je ne saurais blâmer votre circonspection, repliqua-t-il ; et puisque vous avez contracté cette dette, votre honneur exige que vous y satisfassiez. M. Briggs a toute votre fortune entre ses mains, mes diverses et nombreuses occupations ne m’ayant pas permis de me charger de ce dépôt ; ainsi c’est à lui qu’il faut vous adresser. Je ne m’opposerai point à ce qu’il vous remette cette somme. — J’ai déjà parlé, monsieur, à M. Briggs ; mais… Vous avez donc été d’abord chez lui ? dit M. Delvile en l’interrompant d’un air très-mécontent. Je ne voulais point vous importuner, monsieur ; et je ne l’ai fait que lorsque j’ai vu que cela était indispensable. Alors elle lui apprit le refus de M. Briggs, et le supplia de lui faire la grâce d’intercéder en sa faveur afin qu’il ne s’obstinât pas plus long-temps à lui refuser cet argent. À chaque mot qu’elle prononçait, sa fierté s’irritait ; et lorsqu’elle eut fini, après l’avoir