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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 2 an III.djvu/94

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Bon dieu ! à présent que je m’en ressouviens, il me semble que vous pourriez facilement, miss Beverley, me prêter vous-même cette somme pour un jour ou deux. Cécile, quoiqu’extrêmement généreuse, n’était cependant pas dupe, et n’aimait pas à s’en laisser imposer : le procédé de M. Harrel lui parut si bas, et sa ruse si grossière, qu’au lieu de lui accorder, avec sa politesse ordinaire, ce qu’il demandait, elle répondit très-sérieusement, que l’argent qu’elle avait reçu la veille était destiné d’avance, et qu’elle ne pouvait plus en disposer. M. Harrel très-piqué de cette réponse, qui n’était point telle qu’il se l’était promise, chargea un laquais d’aller chez M. Zacharie, pour le prier de venir sur-le-champ lui parler.

À présent, dit-il d’un ton mêlé de colère et de reproche, la chose est faite. J’avoue que je redoutais de tomber en de pareilles mains ; car dès qu’on s’y trouve une fois, il est bien difficile de s’en tirer… Jusqu’à présent je m’en étais pré-