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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/101

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ordinaire aux jeunes demoiselles qui se piquent de modestie et de délicatesse. Tout le monde sait que lorsqu’une demoiselle souffre pendant un certain temps les assiduités d’un cavalier, son intention n’est pas de le traiter sévèrement.

Se peut-il, M. Harrel, repartit Cécile, après les conversations que j’ai eues avec vous à ce sujet, que vous osiez persister dans cette erreur volontaire ? Il est absolument inutile de disputer avec quelqu’un qui ne daigne pas écouter la raison, ou de faire des protestations à celui qui prend les refus pour des preuves d’acquiescement. Alors, d’un air de dédain elle les pria de la laisser passer, et prit le chemin de sa chambre. Madame Harrel s’obstina encore à la suivre ; et la serrant entre ses bras, elle continua à la supplier, par pitié pour elle, de se laisser toucher. Quelle prévention ! s’écria Cécile ? est-il possible que vous aussi, vous puissiez supposer que mon intention ait jamais été d’accepter le chevalier pour époux ? Sans-doute, répondit-elle ; car M. Harrel