Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/106

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pas trop de confiance en vos propres forces, lui dit M. Monckton ; vous ne connaissez pas encore toutes les ruses et les inventions auxquelles il pourrait avoir recours pour vous dépouiller. Quel que soit le parti qu’il choisisse, en vous menaçant de recourir au poignard ou au poison, il est sûr de réussir. Un cœur aussi généreux que le vôtre, ne sera en sûreté que par une prompte fuite. Vous étiez prête à sortir, m’avez-vous dit, lorsque je suis entré… et où vouliez-vous aller ? À la place de Saint-James ; répondit-elle en rougissant. — Réellement… Le jeune Delvile est donc prêt à partir ? — À partir… Non… je ne le crois pas… — Non ? je ne l’imaginais qu’à cause du choix que vous faisiez de sa maison pour y résider. — Ce n’est pas un choix volontaire, s’écria vivement Cécile ; mais en est-il aucune qui ne soit préférable à celle de M. Briggs ? — Il est vrai, repartit froidement M. Monckton, que je n’aurais pas même supposé que vous eussiez pensé à l’habiter, si je n’eusse