Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la famille. M. Harrel est-il toujours décidé à partir ? Je le crains, dit-il, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour l’en dissuader, et ma pauvre sœur n’a cessé de pleurer. En vérité, si elle persiste à ne recevoir aucune consolation, je crois que je finirai par consentir à tout ce qu’elle voudra ; car je ne saurais supporter la vue de son désespoir. Vous êtes trop généreux et trop bon, répondit Cécile, et je dois alors vous engager à fuir le danger qui vous menace. Ah, mademoiselle ! s’écria-t-il, le plus grand danger pour moi est de n’avoir pas le courage de fuir.

Il était impossible que Cécile ne le comprît pas. Elle ne l’en plaignit pas moins, et ne voulut pas le punir des sentiments qu’il lui découvrait, en l’abandonnant au péril auquel son cœur l’exposait. Elle lui dit donc, avec douceur : Je veux, M. Arnott, m’expliquer franchement avec vous. Il est facile de s’appercevoir que la ruine inévitable, dont M. Harrel est menacé, est prête à