Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/117

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aller aussi-tôt qu’il me sera possible. M. Harrel, répondit-il, ne s’est point expliqué ; j’imagine qu’il craint que, venant à abandonner sa maison dans cette conjoncture critique, vous ne fassiez naître des soupçons du projet qu’il médite de quitter le royaume, et que ses créanciers ne prènent des mesures pour en prévenir l’exécution. À quel triste état, s’écria Cécile, vient-il de se réduire ! je ne veux cependant pas être la cause volontaire de son malheur ; et si vous croyez que ce délai soit si important à sa sûreté, je consens à rester ici jusqu’à demain matin.

M. Arnott, en la remerciant de sa condescendance, eut peine à retenir ses larmes ; et Cécile satisfaite de lui avoir fait cette grâce plutôt qu’à M. Harrel, passa dans son appartement pour écrire à madame Delvile, et pour lui faire entrevoir la position dans laquelle elle se trouvait, sans néanmoins lui faire connaître celle de M. Harrel. La réponse fut telle qu’elle pouvait le désirer, elle