Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/120

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s’était mis en fureur, et l’avait accusée d’avoir occasionné ses malheurs par sa négligence et le peu d’ordre qui avait régné dans sa maison, et l’avait assurée que si elle ne trouvait pas cette somme, elle devait s’attendre au sort qu’elle méritait, qui était de mourir de faim dans une prison étrangère, jurant que telle serait leur fin à l’un et à l’autre.

Il serait impossible d’exprimer, l’horreur et l’indignation que ce récit inspira à Cécile. Elle vit clairement qu’on allait encore essayer de l’intimider ; elle sentit toute la prudence des conseils de M. Monckton, qui ne s’était point trompé dans ses prédictions. Cependant elle était mortifiée d’être obligée de souffrir que tout le poids de ces importunes sollicitations tombât sur M. Arnott, incapable d’y résister, et qui en serait vraisemblablement accablé. Lorsque madame Harrel fut en état de continuer sa narration, elle apprit avec surprise que tous ses efforts auprès de son frère avaient été vains. Il n’a pas voulu m’écouter, con-