Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/132

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proposition à son mari ; mais elle revint bientôt, l’air abattu, lui dire que M. Harrel avait protesté qu’il lui était impossible de partir avant d’avoir touché cette somme. Pour cet effet, dit-elle, j’irai moi-même, après déjeûner, chez mon frère ; car je m’apperçois bien, qu’inhumain comme il l’est devenu à mon égard, il ne viendra pas me chercher, et si je ne réussis pas auprès de lui, je ne crois pas que je reviène jamais. Cécile, piquée et trompée dans son attente, lui répondit : J’en suis fâchée pour M. Arnott ; quant à moi, j’ai fait tout ce que je pouvais. Madame Harrel la quitta, et Cécile alla se préparer pour son départ. Elle envoya d’avance ses livres, ses malles, et tout ce qui lui appartenait.

M. Harrel apprenant que Cécile se disposait à sortir de chez lui, fut accablé ; s’étant un peu remis, il lui dit avec amertume : Eh bien ! miss, puis-je vous supplier de rester encore ici jusqu’à ce soir ? non, monsieur, répondit-elle