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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/148

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jardin ; et dès qu’ils se trouvèrent hors de la vue de la compagnie, il s’arrêta tout-à-coup, et leur dit avec beaucoup d’émotion : ma chaise sera bientôt prête ; il me reste à vous dire adieu pour longtemps…… Mes affaires sont de nature à ne me pas faire espérer un prompt retour…… Le vin me monte actuellement à la tête, et peut-être serai-je bientôt hors d’état de m’expliquer comme je le voudrais. Je crains d’avoir été trop cruel envers vous, Priscille, et je commence à me repentir de ne vous avoir pas épargné ce triste moment ; ayez cependant soin de vous le rappeler, et pensez-y toutes les fois que vous pourriez être tentée de répéter les extravagances et les dépenses qui ont causé notre ruine.

Madame Harrel pleurait trop pour pouvoir lui répondre. Se tournant ensuite vers Cécile, il lui dit : Ah ! mademoiselle, je n’ose presque m’adresser à vous ! j’en ai agi indignement à votre égard ; je paie bien chèrement mes torts. Je ne vous demande ni pitié ni pardon : j’en connais