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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/154

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était prêt. L’étonnement et l’horreur qu’elle apperçut sur son visage, lui firent connaître qu’on l’avait instruit de la triste scène qui venait de se passer. Il écoutait ce qu’on lui racontait ; mais aussi-tôt qu’il la vit, il courut au devant d’elle, et s’écria avec beaucoup d’émotion : aimable miss Beverley ! de quel affreux spectacle avez-vous été témoin ! avec quelle noblesse vous avez rempli une tâche aussi pénible ! Tant de courage avec tant de douceur ! Une si grande présence d’esprit jointe à tant de sensibilité !… Vous êtes incomparable ! la nature humaine n’est pas susceptible d’une plus grande perfection ! Je vous regarde comme son plus digne ornement.

Des louanges pareilles, si imprévues et données avec cette énergie, ne purent qu’être agréables à Cécile, dans un moment même où ses pensées étaient entièrement absorbées par des objets étrangers aux intérêts de son cœur. Elle lui demanda cependant si son carrosse était à la