Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/181

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la relation détaillée de sa visite, lui apprit l’extrême parcimonie dans laquelle il vivait, et lui démontra l’impossibilité qu’elle pût loger chez lui.

M. Monckton fut obligé, quoiqu’à regret, d’approuver ses raisons. Au reste, il se procura, avant de la quitter, la satisfaction de lui rendre un service important ; et la manière obligeante dont elle lui en témoigna sa reconnaissance, adoucit son chagrin. Il lui demanda à quoi se montait tout l’argent qu’elle avait reçu du juif ; et ayant su qu’il allait à neuf mille cinquante livres, il lui représenta que l’intérêt exorbitant qu’elle paierait d’une somme aussi considérable, et les friponneries auxquelles elle devait s’attendre, augmenteraient la perte qu’elle faisait. Il s’étendit sur le tort que cela pourrait lui faire dans le monde, si l’on venait à apprendre qu’elle eût eu recours à un pareil expédient pour se procurer de l’argent, et il lui offrit de payer le juif, et d’attendre sa majorité pour être remboursé lui-même. Une proposition