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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/204

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trouvait une espèce de consolation, en reconnaissant que le but intéressé qu’on avait voulu lui prêter était très-éloigné de sa pensée ; et quel que fût l’état de son cœur, elle n’avait à craindre, de la part de Delvile, ni artifice ni mauvais procédé. Il ne lui restait donc qu’à imiter son exemple, à être polie et réservée, à éviter de se rencontrer tête-à-tête avec lui, et à ne lui adresser la parole qu’autant qu’elle ne pourrait s’en dispenser, sans manquer aux règles de la bienséance. Par ce moyen, leurs entretiens devinrent tous les jours moins fréquents ; si l’un d’eux était retenu par quelqu’accident, l’autre se retirait. Bientôt ils ne se virent plus qu’à table ; et quoiqu’ils ignorassent absolument le motif qui les faisait agir ainsi l’un et l’autre, ils paraissaient être d’accord pour leur éloignement mutuel.

Cette tâche fut d’abord très-pénible pour Cécile ; le temps et la persévérance la rendirent moins difficile. La promenade et la lecture occupaient une bonne partie de son temps ; elle chargea M. Monckton