Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/38

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toute espèce d’intimité avec cette famille. Elle trouva madame Delvile seule, qui, quoiqu’un peu fâchée et surprise de ce qu’elle avait été si long-temps sans la voir, la reçut cependant avec beaucoup de bonté. Cécile, embarrassée de s’excuser d’une manière plausible, fut enchantée des nouvelles marques d’amitié dont elle la combla, et n’eut pas de peine à lui promettre que ses visites seraient à l’avenir plus fréquentes. La journée se passa sans que le jeune Delvile parût.

Elle fut alors plus étonnée que jamais, et s’efforça en vain de découvrir ce qui avait pu donner lieu à une conduite si extraordinaire. Jusqu’alors, toutes les fois qu’elle avait été invitée chez M. Delvile, l’air dont il la recevait, annonçait constamment qu’il avait attendu son arrivée avec impatience ; il avait renoncé à tout autre engagement pour pouvoir rester avec elle ; et paraissait enchanté de jouir de sa compagnie, qu’il préférait à toute autre. Combien les choses étaient changées ! Il ne paraissait plus dans la