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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/78

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je vous la disais, vous en feriez part à votre fils. Non, certainement, répartit madame Delvile en riant, peut-être même finirai-je par l’oublier moi-même. Elle fit encore un peu de difficultés ; et Cécile ne sachant si elle ne serait point de trop, s’éloigna, et fut se placer auprès d’une fenêtre, d’où, cependant, comme milady ne baissa pas la voix, elle lui entendit dire : Eh bien, vous saurez qu’on m’a assurée qu’il avait, dans une des rues de la route d’Oxfort, une maîtresse qui lui coûtait beaucoup d’argent, et qui est très-jolie ; je serais bien curieuse de la voir.

La consternation de Cécile, à cette nouvelle, aurait certainement découvert ce qu’elle cachait avec tant de soin, si l’éloignement où elle se trouvait, n’avait empêché qu’on ne l’apperçût. Elle resta à sa place sans regarder autour d’elle, et n’entendit pas sans beaucoup de plaisir, madame Delvile répondre avec beaucoup d’indignation : je suis fâchée, milady, que vous puissiez vous amuser à écouter des calomnies, que ceux même qui les