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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 3 an III.djvu/99

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révoltez l’un et l’autre, s’écria Cécile ; que prétendez-vous me dire, et pourquoi ne vous expliquez-vous pas plus clairement ? Miss Beverley, lui répartit M. Harrel, il faut finir ce badinage, ne plus amuser un gentilhomme aussi estimable que le chevalier Floyer. Il y a déjà longtemps que toute la ville le regarde comme devant être votre époux ; ne différez donc plus à l’accepter ; un peu de bonne foi de votre part vous l’attachera non-seulement pour toujours, mais fera encore honneur à votre franchise. À ces mots, le chevalier parut tout-à-coup, lui fit de grands compliments, tels qu’il n’avait pu jusqu’alors prendre sur lui de lui en faire : il la pria d’un air de confiance de mettre le comble au bonheur auquel il aspirait depuis si long-temps, et de ne pas avoir la cruauté de le retarder encore. Cécile, presque immobile de la surprise que lui causait une attaque aussi vive que hardie, et qui paraissait évidemment avoir été préméditée, eut à peine la force de parler ou de se défendre ; mais au bout d’un