Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 4 an III.djvu/113

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raient résister à un second assaut ; c’est bien assez de cette séparation. Le courage avec lequel je prolongerai mon exil réparera à mes yeux la faiblesse qui le rend indispensable. Alors il se hâta, avec encore plus d’empressement que la première fois, de sortir, quand Cécile, très-émue, s’écria : Un seul moment, monsieur ! Retournant alors sur ses pas de l’air du monde le plus surpris : Qu’est-ce que miss Beverley daigne me commander ? Rien, répondit-elle, un peu remise de son trouble ; je voudrais seulement n’être point la cause de votre éloignement, puisqu’il me sera facile de trouver un autre asyle ; et quel que soit le tendre et sincère attachement que j’ai pour madame Delvile, j’aimerais encore mieux me séparer d’elle que de la priver, ne fût-ce que pendant un mois, de la présence de son fils.

Que cette condescendance est humaine et généreuse ! s’écria-t-il ; mais qui a jamais été aussi humain et aussi généreux que miss Beverley, si indulgent pour les autres, si noble dans ses procédés ? En