Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 4 an III.djvu/181

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m’arracher ; et quelque pénible que fût ce sacrifice, j’étais parvenu à le faire à mes parents ; mais actuellement que tant de douceur, qu’une pitié si inattendue, une compassion si vive pour mes souffrances viènent s’y joindre… Non, charmante Beverley, il est impossible que je vous abandonne ! Prenant alors sa main, il continua avec encore plus de sentiment : Oui, je vous offre ici mes vœux, je vous reconnais pour l’unique arbitre de ma destinée ; je vous donne mon cœur… Il vous appartient depuis si long-temps !… Ordonnez de ma conduite ; daignez devenir mon guide, mon ange tutélaire, daignerez-vous accepter un pareil emploi, et vous rendre à ma prière ? Oui, répondit Cécile, charmée intérieurement de voir que tel était le résultat de ses réflexions ; je suis prête à vous donner mes conseils, et je crois ne pouvoir vous en donner de meilleur que de partir dès demain pour le continent. Ah, quelle