Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 4 an III.djvu/62

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épris, qu’il passe la moitié de son temps à le caresser ; et c’est là, je suppose, ce qui l’engage à s’absenter si souvent : je crois aussi que c’est ce qui le rend si grave ; peut-être pense-t-il que, devenu papa, il ne serait pas décent qu’il fût trop gai.

Cécile ne fut pas la seule qui donna des marques d’étonnement. Madame Delvile parut confuse et affligée ; ce conte, milady, serait-il de votre invention, dit-elle d’un ton irrité. Oh non, je vous assure ; ce n’est pas moi qui l’ai inventé ; je vous donne ma parole que je le tiens de très-bon lieu. Mais regardez, je vous prie, miss Beverley ; ne croirait-on pas que j’aurais dit qu’elle-même a fait un enfant ? Elle est aussi pâle qu’une morte. Ma chère amie, je suis sûre que vous vous trouvez mal. Je vous demande pardon, s’écria Cécile, s’efforçant, quoique très-piquée, de sourire ; je n’ai jamais été mieux. Et alors, espérant de paraître ne prendre aucun intérêt à cette affaire, elle leva la tête ; mais rencon-