Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qualités qui ont tant de rapport avec les siènes, assureraient son bonheur !

Ne me parlez plus d’affection, madame, dit Cécile en détournant la tête ; celle que vous aviez pour moi est passée… votre estime même a cessé… Il est possible que vous me plaigniez ; mais votre pitié est mêlée de mépris, et je ne suis pas encore assez vile pour trouver de la consolation à l’exciter. Que vous connaissez peu, s’écria madame Delvile en la regardant avec beaucoup de douceur, que vous pénétrez mal l’état de mon cœur ! Jamais vous ne m’avez paru aussi digne d’admiration que dans ce moment. En vous arrachant à mon fils, je partage les peines que j’occasionne ; mais l’idée juste que vous vous êtes formée des devoirs qui nous sont imposés, doit en quelque façon plaider en ma faveur, et vous faire oublier l’espèce de rigueur avec laquelle je remplis le mien.

En finissant elle s’avança vers la porte. Votre carrosse serait-il prêt ? lui dit Cécile s’efforçant de cacher son émotion sous un air de tristesse. Madame Delvile attendrie,