Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/145

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haité l’appaiser et le tranquilliser : elle était désolée de se montrer obstinée et insensible, mais c’était une nécessité à laquelle il fallait se soumettre : elle avait promis de se laisser conduire par madame Delvile ; elle ne pouvait donc pas se dispenser de lui obéir. Et cependant, interdire sa porte (comme il le disait dans sa lettre) à un homme qui, sans l’incident le plus incompréhensible, se trouverait actuellement maître de sa personne et seul arbitre de ses actions, lui paraissait un procédé si dur et si tirannique, qu’elle se crut hors d’état de soutenir ses reproches. Elle pria donc madame Charlton de lui prêter sa voiture, et résolut d’aller passer quelque temps avec madame Harrel, jusqu’à ce que Delvile et sa mère eussent quitté Bury. Elle se faisait quelque scrupule d’habiter la maison de M. Arnott ; mais elle était trop pressée pour être arrêtée par un pareil obstacle.

Elle écrivit un mot à madame Delvile, pour lui communiquer son intention,