Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/148

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avait de les revoir, on la pria d’aller se reposer, remettant à s’entretenir plus au long le lendemain. Elle ne se fit pas presser pour se rendre à leurs sollicitations ; heureuse de s’éviter l’embarras de répondre à toutes leurs questions, et enchantée de n’avoir pas la peine de soutenir une plus longue conversation.

Elle passa la nuit dans les plus grandes inquiétudes, continuellement occupée de la manière dont Delvile aurait pris sa fuite ; il lui tardait de savoir s’il obéirait ou résisterait à sa mère. Elle était, au reste, bien décidée à refuser de le voir, ou du moins de ne rien faire dans la suite qui pût lui attirer le moindre reproche.

Madame Harrel vint la voir le lendemain de bonne heure. Elle desirait beaucoup de savoir pourquoi, après avoir constamment refusé toutes ses invitations, elle était arrivée au moment où on ne l’attendait plus. Elle était cependant encore plus empressée de lui parler de ce qui la concernait elle-même, et de la vie ennuyeuse qu’elle menait, séquestrée à la campagne, et réduite