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core assez de présence d’esprit pour appeler du secours. Un domestique vint sur-le-champ ; et Delvile se levant d’auprès de sa mère, ordonna qu’on allât chercher le premier médecin ou le premier chirurgien qu’on pourrait trouver.

L’alarme s’étant répandue dans la maison, le reste des domestiques ne tarda pas à paraître ; l’on releva madame Delvile, qu’on plaça sur un fauteuil. Elle continuait à garder le silence, et témoignait sa répugnance à recevoir le moindre secours de son fils, qui, s’en étant apperçu, la remit entre les mains des gens de la maison, et plongé lui-même dans le plus affreux désespoir, la regardait en silence. Cécile n’osait l’approcher, incertaine de ce qui était arrivé ; elle se regardait néanmoins comme la principale cause de cette scène affreuse, et redoutait d’augmenter encore son émotion par sa présence.

Le domestique revint au bout de quelques minutes avec un chirurgien. Cécile, hors d’état d’attendre et d’écouter ce qu’il disait, se déroba promptement de la salle ;