Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/22

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me sont-ils pas substitués de manière à ne pouvoir passer en d’autres mains que les miennes ?

Sont-ce là des considérations, reprit Cécile, qui puissent nous affranchir de notre devoir ? — Non ; mais elles doivent nous affranchir de l’esclavage. Oserai-je m’expliquer plus clairement ? Notre mariage ne blesse ni les lois divines, ni les lois humaines ; l’unique objection qu’on peut opposer à mille raisons de convenance, dont dépend notre bonheur, n’est fondée que sur l’orgueil et la vanité ; et nous consentirions à être malheureux l’un et l’autre, uniquement pour céder à de pareils travers !

Cette question, qui l’avait si souvent occupée, et qu’elle avait tant de fois cherché à résoudre, sans pouvoir s’empêcher d’en être révoltée, lui paraissant trop délicate, elle s’abstint de rien répondre ; et Delvile, avec la vivacité d’un homme qui se croit sur le point