Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/55

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qui se rendait en diligence chez elles. Étonné et alarmé d’une rencontre à laquelle il s’attendait si peu, il arrêta la voiture pour s’informer où elles allaient. Cécile, sans répondre à sa question, lui demanda si sa lettre avait été remise. Je n’ai pas pu, répliqua M. Monckton, la remettre à un homme qu’il était impossible de trouver ; j’étais actuellement en chemin pour aller vous apprendre que toutes mes recherches avaient été inutiles, et vous dire que votre voyage, supposé que vous n’eussiez pas d’autre but, ne servirait à rien, puisque j’ai laissé votre lettre aux gens de la maison où vous m’aviez dit que vous deviez vous rencontrer demain matin, et où il est certain qu’elle lui sera exactement remise. En vérité, monsieur, s’écria Cécile, demain matin serait trop tard ; l’équité, la conscience, la décence même, tout me dit que j’ai trop attendu ; il est indispensable que je me rende à Londres. Cependant, ne croyez pas que ce voyage soit une preuve du peu de cas que je fais de vos conseils ; je ne l’entreprends, au contraire, que pour