Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/91

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à l’instant une chaise de poste. Delvile parut piqué à son tour ; mais réprimant sa vivacité, il lui dit d’un ton posé : décidée comme vous l’êtes à me quitter, vous embarrassant peu de ma tranquillité, et doutant de ma sincérité, daignez du moins, avant que nous nous séparions, vous expliquer plus clairement sur l’accusation que vous formez contre moi ; pouvez-vous soupçonner que la malheureuse qui a interrompu la cérémonie, ait jamais reçu les moindres assurances de ma part, qui l’ayent autorisée à une pareille action. J’ignore ce que je dois soupçonner, dit Cécile, dans une affaire aussi obscure ; j’avoue que j’ai peine à croire que les mots qu’elle a prononcés l’ayent été au hasard, ou qu’elle se fût cachée sans dessein. En ce cas, mademoiselle, vous avez raison de me traiter avec mépris, de me bannir sans hésiter, puisqu’il est clair que vous me croyez capable de duplicité, et que vous pensez que je suis mieux informé de cette affaire que je ne paraîs l’être. Vous disiez que je vous rendrais malheureuse…