Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/105

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m’apperçois, sans m’en étonner, de l’éloignement que vous avez pour discuter ce sujet : je ne pense pas non plus à vous y engager ; je me contenterai de vous donner encore un seul avis ; après quoi, je vous laisserai. Les jeunes personnes d’une fortune aussi considérable que la vôtre, qui se trouvent de bonne heure indépendantes et maîtresses de leurs actions, sont quelquefois assez portées à croire qu’elles peuvent impunément faire ce qui leur plaît ; mais elles se trompent : elles sont tout aussi exposées à la censure que les plus indigentes. — J’ose croire, monsieur, repartit Cécile, que cet avis est plus relatif à ma situation qu’à ma conduite. — Je ne prétends point, miss, discuter à fond cette matière : c’est à vous à profiter de ce que je vous ai dit. Je ne veux simplement que vous observer que, lorsque de jeunes personnes de votre âge n’ont pas la plus grande circonspection à prévenir ce qui pourrait porter la moindre atteinte à leur réputation, elles s’en re-