Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

première émotion, voulut sortir en évitant de se laisser voir, sachant bien que si M. Delvile l’appercevait dans la maison, il ne douterait plus de la vérité des rapports qu’on lui avait faits.

Soyez sûr, monsieur, que je serais charmée de vous obliger, répondit madame Belfield ; mais je vous prie, monsieur, de me dire votre nom. Mon nom, madame, répliqua-t-il en élevant un peu la voix, je me trouve rarement dans le cas de le décliner ; il est même actuellement assez inutile que je me fasse connaître. Il doit suffire que je vous assure qu’il s’en faut bien que celui qui vous parle soit un homme du commun, et que peut-être vous ne serez guères à portée de le revoir une seconde fois. — Mais comment puis-je satisfaire à ce que vous avez à me demander, monsieur, si je ne connais pas même votre nom ? — C’est ce que je me propose, madame, de vous expliquer ; et il ne faut, pour le comprendre, que vous donner la peine de m’écouter. J’ai quelques questions à vous faire, aux-