Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/179

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née. — J’espère que vous ne refuserez pas de m’écouter, s’écria-t-il vivement ; je ne saurais écrire ce que j’ai à vous dire… Il n’est point nécessaire, monsieur, que vous vous en donniez la peine, répondit-elle, en l’interrompant, puisque je ne sais si j’aurais le temps de lire votre lettre. Elle lui fit alors la révérence sans le regarder, et rentra. Delvile resta confondu, n’osant, quelque envie qu’il en eût, faire un seul pas pour la suivre. Mais lorsque madame Harrel, très-étonnée d’une conduite si peu ordinaire à Cécile, l’approcha, et lui dit des choses honnêtes, il tressaillit, lui souhaita le bon jour, fit une révérence, et remonta à cheval. Henriette ne cessa d’avoir les yeux sur lui, que lorsqu’on l’eût entièrement perdu de vue. Elles furent alors toutes deux joindre Cécile dans la salle à manger.

Si madame Harrel n’avait pas été de la partie, le dîné aurait été servi fort inutilement. Cécile, toujours extrêmement agitée, ne savait quelles conjectures for-