Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/18

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rai ma malade sans permettre un seul mot, et je veux bien me rendre responsable de son peu de politesse, je consens qu’on s’en prène à moi.

Cécile voulut alors se retirer ; mais madame Delvile lui tendit les bras, disant : je me soumettrai volontiers, docteur, à tout ce que vous pourrez exiger de moi ; mais dussé-je mourir en prononçant ces mots, je ne saurais quitter cette incomparable fille, sans l’avoir assurée combien elle m’est chère, combien je l’estime, et combien je suis reconnaissante. Elle l’embrassa et s’avança vers la porte. Cécile, au signe que lui fit le docteur, s’abstint de la suivre.

Voilà donc, s’écria-t-elle, lorsqu’ils furent partis, à quoi aboutissent mes liaisons avec cette famille, qu’il semble que je n’ai connue que pour avoir une nouvelle preuve de l’insuffisance de la fortune pour le bonheur. Qui ne regarderait celle dont je jouis comme propre à assurer ma félicité ?… C’est ainsi que, par des réflexions tristes et philosophiques sur les misères