Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/199

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royaume ; il connaissait sa modération, son peu de goût pour le faste et la dépense, et s’était flatté de l’amener à penser comme lui.

Lorsqu’il avait fait part de son projet à sa mère, elle avait admiré son désintéressement, et s’était affligée de la clause qui le lui rendait indispensable. Cependant l’estime qu’elle avait pour Cécile, le desir de voir son fils établi de son vivant, la crainte que le chagrin qu’il aurait de ne pouvoir s’unir à l’objet qu’il avait choisi, ne l’engageât à se vouer pour toujours au célibat ; toutes ces considérations, jointes au regret d’en avoir agi trop cruellement avec lui, concoururent à favoriser son dessein. Elle avait souvent protesté que si Cécile eût été sans aucune fortune, elle se serait moins opposée à cette alliance ; et que pour donner à son fis une femme d’un aussi grand mérite, elle n’aurait fait aucune attention à l’article de l’intérêt ; mais que celui de l’honneur de sa famille était invincible. Delvile la pria, dans cette occa-