Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/205

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décision, reprit Cécile, sera toujours subordonnée à celle de votre mère, à laquelle j’en appèle. Il est sûr que M. Delvile n’a pas agi aussi bien avec moi que j’aurais eu lieu de m’y attendre, et cette dernière condescendance affectée était une cruauté réfléchie. Quant à madame Delvile, elle mérite autant d’égards que de respects de ma part, et je n’écouterai rien qu’elle ne l’ait approuvé d’avance. Mais son approbation vous suffira-t-elle, et puis-je espérer, en l’obtenant, que vous ne me refuserez pas la vôtre ? — Quand je vous ai dit que je ne voulais rien écouter sans cette approbation, n’en devez-vous pas conclure qu’en l’obtenant vous n’aurez plus de refus à essuyer ? Il aurait desiré que son aveu eût été formel.

Cécile ne voulut pas en dire davantage, et ajouta assez gaiement qu’il n’était point encore autorisé par madame Delvile. Elle exigea qu’il partît tout de suite, et ne revînt que lorsque sa mère lui en aurait donné la permission. Quant à son