Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/21

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après cette assurance, n’eut pas besoin de grands efforts pour réprimer sa curiosité ; il ne se fit plus presser pour changer de conversation, et la soutint avec adresse et avec gaieté. Il lui parla de madame Charlton, pour laquelle il n’avait pas la moindre considération ; il l’entretint de madame Harrel, dont l’existence lui était tout-à-fait indifférente, et de leurs connaissances de la province, parmi lesquelles il ne s’en trouvait aucune qui l’intéressât : mais ses espérances qui commençaient à renaître, lui rendaient tout sujet de discours également agréable. Il se trouvait allégé d’un poids qui l’avait accablé ; l’objet de ses poursuites se trouvait encore à sa disposition. Le rival entre les mains duquel il l’avait vue livrée, n’était plus à redouter. Une pareille résolution lui présentait une perspective plus flatteuse que jamais. En quittant la maison de Cécile, il se considérait avec complaisance comme ayant surmonté tous les obstacles qui s’opposaient à ses projets…