Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/24

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serez plus tourmentée d’une correspondance inutile, qui ne servirait qu’à rappeler des souvenirs pénibles, ou à renouveler des regrets encore plus cuisants. Je ne cesserai d’adresser des prières ferventes au ciel pour votre bonheur, auquel rien n’est plus propre à contribuer que l’empire que vous avez sagement et constamment conservé sur vos passions. Je l’ai souvent admiré, mais jamais avec autant d’attention que dans cette circonstance critique, où ma santé a été la victime de mouvements trop prompts et trop violents que je n’ai pas eu la force de réprimer.

» Ne me répondez point ; toutes les preuves que vous pourriez encore me donner de la noblesse de vos sentiments, seraient pour moi de nouvelles blessures. Oubliez-nous donc tout à fait… Hélas ! vous ne nous avez connus que pour votre malheur… Oubliez-nous, chère et inestimable Cécile ; cela n’empêchera pas que la reconnaissance ne