Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/46

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et qui peut seule me procurer les consolations dont j’ai besoin ? Nous travaillerons, s’écria-t-il, conjointement, jusqu’à ce qu’il ne vous reste plus de sujets d’affliction : les bénédictions des orphelins, les prières de l’enfance seront pour vos blessures un baume salutaire : elles dissiperont vos chagrins, transformeront votre tristesse en joie, et vos plaintes en actions de grâces. Nous irons dans leurs chaumières exposées à tous les vents, et nous les ferons réparer ; nous les mettrons à l’abri de la rigueur des saisons ; nous les préserverons par de bons vêtements, des horreurs des frimats, et nous appaiserons leur faim : au lieu des cris des malheureux, on n’entendra plus que des cantiques et des chants d’allégresse ; votre cœur sera consolé, et le mien revivra… où vais-je m’égarer ? Et tandis que je perds le temps en paroles, qui sait si quelque misérable ne périt pas faute de secours ?… Adieu : je vole visiter le séjour de la détresse ; demain je viendrai vous rejoindre, pour qu’il ne soit plus que celui de la félicité. Cette visite singulière arriva