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Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/66

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rait voulu que ses deux tuteurs se fussent rencontrés ensemble et qu’après leur avoir parlé, ce qui ne pourrait se terminer alors, se finît ensuite par lettres. Elle écrivit de nouveau à M. Briggs pour l’informer du délai que demandait M. Delvile ; elle le pria de ne point se donner la peine de venir qu’elle ne le fît avertir.

Deux jours s’écoulèrent sans qu’elle eût de leurs nouvelles ; elle les passa presque toujours seule. Le troisième, dans la matinée, ennuyée de ses tristes et continuelles réflexions, ainsi que de l’aspect sombre de la mauvaise humeur de milady, et encore plus des bassesses de la demoiselle Bennet, elle se rendit chez son libraire, pour voir les nouveaux ouvrages, et choisir, pour emporter avec elle en province, ceux qui lui paraîtraient le mériter. En entrant dans la boutique, elle trouva le libraire en conférence avec un homme très-mal vêtu, et fort enveloppé dans sa redingote, qui paraissait s’entretenir très-sérieusement, et qui lui dit, précisément à l’instant où elle s’approcha : les conditions me sont