Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/73

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d’état de la tenir. Je serai cependant bientôt… ou pour mieux dire, je suis actuellement à votre disposition ; vous n’avez qu’à me faire connaître ce que vous desirez. Je desire toujours, et en tout temps des secours de la part des gens riches ; car je ne cesse point de m’attendrir sur le sort des pauvres. Venez donc me trouver chez M. Monckton, lui dit-elle, et prenant congé d’Henriette, elle partit.

Ce n’avait pas été sans beaucoup de peine qu’elle n’avait pas communiqué ce qu’elle savait de Belfield à sa mère et à sa sœur, qui en étaient si fort inquiètes. Mais ignorant absolument son dessein, et sachant combien il souhaitait de rester caché, elle craignit que son trop d’empressement à le découvrir ne lui déplût, et elle crut que le parti le plus sage était de ne rien dire. Cependant, désirant abréger une incertitude aussi douloureuse, elle résolut de prier M. Monckton de tâcher de le découvrir.

Lorsqu’elle rentra chez lui, il était dans une situation d’esprit peu agréable.