Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 6 an III.djvu/83

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d’être subordonné et dépendant ; puisque les aliments dont il ne peut se passer pour vivre, ne sauraient être tous cultivés et préparés de ses propres mains. Observé néanmoins sous un jour plus favorable et sous un plus noble aspect, il ne mérite point une épithète aussi humiliante. Parlez-en donc comme d’un être doué de sensibilité et d’intelligence, dont l’amour-propre peut être révolté, qui a des nerfs flexibles, un honneur à satisfaire, et une âme immortelle !… Comme tel n’a-t-il pas le droit de s’attribuer la liberté de penser ? et ne peut-il pas l’étendre jusqu’à celui de parler ?

Je regarde comme indépendant, continua-t-il avec énergie, l’homme qui, n’ayant pas plus d’égards pour les grands que pour les petits, en agit également avec les uns et les autres ; qui ne tire aucune vanité de ses richesses, et ne rougit point de sa pauvreté.

Il est sûr que vous ne devez pas vous attendre à former un grand nombre de liaisons, si ceux avec lesquels vous vous pro-