Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/105

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trop sa fierté, pour ne pas craindre qu’une insinuation de cette nature ne lui parût une insulte. Elle crut donc que la seule manière de l’engager à faire quelque chose en sa faveur, était de s’en rapporter absolument à sa tendresse paternelle.

Rien n’étant cependant plus incertain que sa réception au château de Delvile, et rien de plus décidé que la nécessité de quitter sa maison, puisque le caractère de M. Delvile ne permettait pas de croire que l’intérêt l’emportât sur la vanité, elle ne différa donc plus à s’occuper des préparatifs de son déménagement, quoiqu’elle ignorât encore où elle irait. Elle ne pouvait se résoudre à instruire Henriette de sa situation : elle l’envoya prier de venir lui parler ; et l’air dont cette malheureuse fille entra, lui prouva qu’elle ne serait point surprise de ce qu’elle allait lui dire.

Qu’a donc ma chère Henriette, s’écria Cécile ? quel sujet a déjà pu affecter ce cœur sensible, que je me trouve forcée