Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/123

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à la résolution qu’elle avait prise de quitter le royaume, ne sachant quelle partie de l’Angleterre habiter, et ne voulant point obliger Delvile à abandonner sa mère malade, en lui faisant part de la situation fâcheuse dans laquelle elle se trouvait elle-même ; n’étant jamais sortie de son pays, elle ignorait les préparatifs nécessaires et les précautions à prendre pour faire avec sûreté et commodément le voyage qu’elle allait entreprendre. Sa femme-de-chambre était son unique compagne, et Ralph, qui avait passé presque toute sa vie dans la province de Suffolk, était son seul guide ; mais ce n’était pas assez, il lui fallait un domestique français, qui fût dans l’usage de voyager, et connût bien son pays : elle ne savait à qui s’adresser pour s’en procurer un. Cependant en réfléchissant à la lenteur avec laquelle Delvile voyageait, sa dernière lettre étant encore datée d’Ostende, elle se croyait presque assurée de pouvoir l’atteindre,