Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/149

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esprit, ils s’informèrent de quelques gens oisifs et curieux qui l’avaient suivie, s’il se trouvait quelqu’un d’eux qui la connût, ou sût d’où elle venait. Ceux-ci ne purent donner aucun éclaircissement, et dirent qu’ils croyaient qu’elle s’était échappée des Petites-Maisons. Cécile se levant alors tout-à-coup, s’écria : non, non… je ne suis point folle… je vais à Nice… joindre mon mari. Elle a tout-à-fait perdu la tête, dit le maître de la maison, qui était un prêteur sur gages ; nous ferions bien de nous en débarasser, avant qu’elle devînt furieuse. Il faut qu’elle se soit échappée de quelque maison de particulier où l’on garde des fous ; du moins je le crois fermement, dit un homme qui l’avait suivie dans la boutique ; et si vous en preniez soin pendant quelque temps, il y a dix à parier contre un que vous seriez bien récompensé de vos peines. C’est sûrement une personne comme il faut, dit la maîtresse, à en juger par son habillement. Après quoi, sous pré-