Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/153

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l’ouvrir. On ne saurait peindre son désespoir : elle appela les gens de la Maison, les conjurant de la mettre en liberté, offrant de les récompenser largement des services qu’ils lui rendraient, et les menaçant, s’ils s’obstinaient à la retenir, de les poursuivre en justice. Personne cependant ne vint à son secours : les uns, malgré tout le bruit qu’elle fit, n’en dormirent pas moins profondément ; et les autres, quoique réveillés par ses cris, les prirent pour l’effet du délire, et ne firent aucune attention à ce qu’elle disait.

Sa tête était peu en état de supporter une aussi violente secousse : toutes ses facultés en furent affectées ; et sa raison, qu’elle venait de recouvrer depuis un moment, s’égara de nouveau. Après avoir long-temps demandé du secours avec toute l’énergie de la sensibilité et d’un jugement sain, elle continua bientôt des cris que l’excès de son désespoir lui arrachait. C’est ainsi que se passa toute cette af-