Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/157

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ses jours dans la douleur et la pénitence. D’autres fois son imagination s’égarait, et s’occupait toute entière de M. Monckton. Elle lui reprochait sa perfidie ; elle plaignait son sort, ne voulait pas lui survivre un instant, et déclarait dans son délire qu’elle prétendait que ses cendres fussent confondues avec les siennes dans un même tombeau. Quoiqu’elle fût naturellement d’un caractère paisible et doux, et parlant ordinairement fort peu, elle n’avait pas alors un seul moment de repos ; et son délire, qui d’abord n’avait été que par accès, devint enfin continuel.

Madame Wyers devenant tous les jours plus inquiète, et craignant de n’être point payée de ses soins, demanda conseil à quelques-uns de ses amis sur ce qu’elle devait faire ; ils lui conseillèrent d’insérer elle-même un avertissement dans la gazette du lendemain. Voici celui qui fut envoyé à l’imprimeur du journal de tous les jours.