Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/162

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Ô lugubres et funestes accents de l’horreur et du désespoir ! s’écria le malheureux vieillard attendri, et dont les larmes coulaient en abondance ; que cette vue est affligeante ! qu’elle est humiliante pour l’espèce humaine ! Où est sa force, sa félicité ?… fragile comme nos vertus, faible et aussi peu durable que notre existence ! Ah ! s’écria-t-elle avec encore plus de véhémence, personne ne viendra-t-il donc à mon secours ! Je suis mariée, et l’on refuse de m’écouter ! Ma main a été donnée sous de funestes auspices ! C’était une œuvre de ténèbres ; elle a été scellée par le sang, et ratifiée par la mort. — Pauvre malheureuse ! je partage toutes tes angoisses ; je me vois privé de tes secours et de tes vertus !… mes plaies se r’ouvrent, et saignent de nouveau !… ma raison se trouble, et je crains qu’elle ne m’abandonne encore. Se levant ensuite tout-à-coup : brave femme, ajouta-t-il, ayez bien soin d’elle… Je vais m’informer où je pourrai trouver ses amis ; mettez-la au lit, consolez-la, calmez-la…