Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/167

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voyant qu’ils continuaient à marcher, il avance en criant avec fureur : Arrêtez, arrêtez !… que voulez-vous faire ? monstres cruels, prétendez-vous assassiner ma femme ? Les accents d’une voix qui lui était si bien connue, n’eurent pas plutôt frappé les oreilles de Cécile, que se la rappelant aussi-tôt, elle poussa un cri perçant, et faisant un dernier effort pour le joindre, elle tomba. Delvile s’était précipité pour la recevoir dans ses bras, et prévenir sa chûte ; mais lorsqu’il vit de près son visage, son air et ses yeux égarés, son sang se glaça dans ses veines ; il la regarda quelque temps dans le silence du désespoir. Elle paraissait déjà ne plus se rappeler que c’était lui qui se trouvait auprès d’elle ; épuisée par les efforts qu’elle avait faits pour s’habiller et descendre, elle était immobile, oubliant qu’elle eût dessein d’aller plus loin, et ne pensant pas même à retourner sur ses pas.

Marie, qui était instruite du mariage de Cécile, pria Delvile de lui prescrire