Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/177

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son temps sur l’escalier qui y conduisait. Toutes les fois qu’elle était tranquille, il s’asseyait à sa porte ; s’il pouvait l’entendre respirer ou se mouvoir, une lueur d’espérance lui procurait une satisfaction momentanée, qui lui faisait oublier toutes ses peines : mais dès qu’elle parlait, dès que cette voix chérie commençait à articuler sans suite les expressions de son délire, il descendait promptement ; et fuyant la maison, il parcourait les rues voisines jusqu’à ce qu’il eût repris assez de courage pour s’informer de ce qui se passait ou écouter encore lui-même à la porte.

Le lendemain matin, le docteur Lyster arriva, et fit renaître ses espérances ; il courut à sa rencontre, l’embrassa tendrement, lui communiqua son mariage avec Cécile, le supplia d’employer ses talents et toutes les ressources de son art pour la sauver, et prévenir le désespoir où sa mort ne manquerait pas de le jeter lui-même. Mon bon ami, s’écria ce digne médecin, pensez à ce que vous exigez de