Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 7 an III.djvu/189

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personne, il lui représenta cependant avec un peu d’impatience, qu’il n’était pas convenable, dans ce moment, de s’y livrer comme elle le faisait ; mais plus Henriette était convaincue du danger de Cécile, et moins elle voulait s’éloigner. Oh ! jetez les yeux sur elle, s’écria-t-elle, et voyez s’il vous sera possible de m’obliger à la quitter ; voyez comme ses beaux yeux sont immobiles ; voyez seulement l’altération de ses traits !… Elle ne m’apperçoit pas, elle ne m’entend pas… Sa main est déjà froide, son visage est tout à-fait changé… Pauvre malheureuse Henriette, il ne te reste plus aucun ami dans le monde ! tu peux aller habiter où tu voudras ; personne ne viendra vers toi, et ne cherchera à te consoler.

C’en est trop, dit le docteur, il faut absolument l’emmener de force. Cela ne sera pas ! s’écria-t-elle désespérée ; je resterai avec elle jusqu’à ce qu’elle ait rendu le dernier soupir, j’y resterai même encore après ; s’il lui était possible de parler, elle vous dirait qu’elle y consent.